Entrainement des chevaux du club.

Petite sortie de la championne.

Rosa Parks & Nathaël

Dis-je en fermant mes doigts sur les rênes et penchant légèrement mes épaules en arrière pour qu'elle repasse au pas. La jument de compétition était partit au quart de tour a peine je m'étais mis en selle. Je la comprend, il fait froid et ça fait un moment qu'on ne l'a pas beaucoup travaillé. Cependant, à partir comme une folle, elle pourrait se blesser, alors je préfère la canaliser en ayant les mains fermées sur les liens de cuire et les jambes qui la cadrent pour pas qu'elle soit "en roue libre".
Elle marche un peu. J'entame un travail au pas, la poussant à bien engagé les postérieurs, réglant mes rênes pour que sa tête soit bien droite et qu'elle cède sur son mors. Je remue un peu les orteils qui commencent à geler et relâche légèrement les rênes pour bouger un peu mes phalanges qui ont froid aussi. Mademoiselle la championne se montre très attentive à mes gestes et voyant que je la tiens moins, elle geste ses postérieurs en l'air, me déséquilibrant en avant. Elle fait un tour de piste au galop, le temps que je me reprenne mes esprits et que je remette bien en selle. Je me durcis dans mes mains pour récupérer l'allure initiale et gronde.
Une vraie bombe à retardement celle-là. Je passe assez rapidement au trot, car je la sens bouillante entre mes jambes et si je ne fais rien elle risque tout simplement de repartir comme une tarée à chaque fois que je ferais un petit geste. Je suis partit pour la guider sur un grand cercle de piste à piste, l'incurvant très légèrement et elle, se décontractant dans sa bouche. Je finis par reprendre la piste et faire une diagonale. Je transitionne au pas et reprend le trot sur cette même ligne. On reprend donc la piste à l'autre main, et je débute une belle serpentine avec des grandes courbes. Rosa se montre concentré, quoi que si je lui laissais la possibilité, si je ne la cadrais pas, elle se lâcherait totalement. A la fin de ma figure, je la passe au pas et pendant qu'elle marche, je m'affaire à lui retirer son couvre rein bleu clair. On va ensuite le jeter dans un coin du manège, près de la porte, pour que je ne l'oublie pas en partant. La grise n'a pas bougé, et n'a rien dit. Ça ne m'étonne pas d'elle. Je tapote son épaule.
Je souhaite bien du courage à Riley, qui m'a demandé si elle pouvait le débourré. Je secoue légèrement la tête, mes cheveux volent un peu mais mon but est de dégager mes yeux. Oui, c'est vrai, je monte sans bombe. Je sais c'est pas bien, mais bon je connais mes chevaux et je sais avec qui je dois mettre un casque ou non. Je remet la jument dans des conditions de travail en pressant mes mollets contre ses flancs. Elle part au pas. Puis au trot. Enfin, je place mes aides et j'ai le droit à un joyeux saut de mouton, qui ne me désarçonne pas pour autant. Elle prend un galop rapide et semble vouloir "jouer". Je ferme les doigts plus que je peux et me redresse encore plus. Elle ne doit pas croire qu'elle peut faire comme bon lui semble. Elle ralentit par ma volonté et se met sur un galop de travail et non un galop fouillis de quand on va au pré. Je la met sur un cercle un moment, je le rétrécis progressivement puis l'agrandi. Je fais quelques transitions dessus. Galop-Trot. Trot-Galop. Aucun problème. Un peu plus dur : Galop-Pas. Mais le départ est très facile : Pas-Galop. Finalement, je pars sur une diagonale, je place mes aides et en plein galop, Rosa change de pieds sans effort. A bon pieds, sur la piste à l'autre main, je recommence mes exercices de cercles et de transitions, en prenant bien le temps pour la ralentir et plaçant bien mes aides pour que mes demandes soient claires.
Finalement je la repasse au pas et l'arrête. Je tapote son épaule et descend.
Je m’exécute, je retire la selle et le filet que je pose sur une chaise. Elle part dès qu'elle sent sa bouche libre. Elle se lâche. Elle galope, jette ses jambes dans tous les sens et fait des longueurs très rapidement. Je soupire, la laissant faire. Après quelques minutes de folies, elle finit par se calmer mais décide de se rouler. Mon pansage a bien servit dis-donc. Je soupire de nouveau. Voyant qu'elle a quasiment finit, je m'approche d'elle avec le filet. Je ne me laisserais pas avoir ! Je la connais, et je sais que si je ne m'avance pas vers elle quand elle se roule, je mettrais quatre heures à la rattraper. Dès qu'elle se relève, je ne lui laisse pas le temps de partir et coince son chanfrein sous ma main. Je passe le mors sur des dents et elle le prend.
Je pose la selle sur son dos et la sangle au trou les plus bas avant de remettre son couvre-rein. On sort du manège.